On utilise le terme de "frontière" pour
marquer la limite d'un territoire. Par exemple, celle des champs d'action de
l'Entreprise.
Ici, nous nous intéressons au-delà, à celles de
l'écosystème :
· elles sont stables,
basées sur des traces objectives, pré positionnées avec des « pointillés »,
· ce vaste
territoire permet les reconfigurations sans remise en cause de notre champ
d’analyse.
Quelles sont ces traces objectives ?
Le discours sur l’Architecture d’Entreprise, ou même le discours sur l’Entreprise
Numérique, tend à accréditer l’idée que tout est très compliqué, et que les
outils nécessaires impliquent formations, certification, experts et multiples
référentiels.
Pourtant il existe des traces simples, des « pointillés », qui permettent
de placer immédiatement les frontières de tel ou tel écosystème.
En effet, toute transformation, au sens où nous l’avons expliqué ci-avant,
part d’un événement : si rien ne change, aucune transformation n’aura de
finalité.
Celle « loi » est universelle et s’applique aussi bien pour les
transformations matérielles et qu’immatérielles, et, ce qui pourrait paraître
plus subtil, pour les événements du monde réel, ou des événements du monde
virtuel, des événements certains ou incertains, théoriques ou pratiques,
etc …
Prenons par exemple le parcours
d’un client dans un magasin : il est d’abord physique, avec une entrée,
une circulation entre les rayons, le passage en caisse, le chargement des
denrées ou objets… Toutes les étapes de ce parcours permettent au commerçant, à
partir d’envies, de besoins, d’obtenir des actes d’achat. La chaîne de valeur
est un mix de séduction, de fidélisation, d’aide logistique pour la « cueillette »,
et de services adaptés à chaque instant du parcours : parking, accueil, « butinage »,
paiement, chargement, …
Ce premier tracé, cette frontière, est marqué par le pointillé d’une série d’événements qui sont en quelque sorte
éternels, et se succèdent selon des principes similaires depuis que le commerce
existe.
Le géomètre, car on peut
valablement utiliser ici cette métaphore, pourra alors avoir le réflexe de
trouver les extensions « virtuelles » de la frontière : y a-t-il
des événements de l’avant et de l’après parcours ? En effet, la
satisfaction (au sens de la théorie économique) du client peut avoir des
composantes antérieures, et postérieures, au parcours physique. Chacun sait
qu’effectivement le « passage en magasin » n’est pour lui que partie
d’une « course » engagée en amont. Le commerçant tente alors de
faciliter cet amont en aidant au choix de produits, à la préparation de liste
de course, à la consultation de la disponibilité, voire de la localisation en
magasin, etc… et pour l’aval, en facilitant l’après-vente, la gestion des retours,
etc. De sorte que les réseaux immatériels sont sur ces morceaux de frontière de
puissants outils de service, et en somme, de fidélisation.
Le schéma ci-dessous représente ce parcours, et sa composante de logistique matérielle, puisque les approvisionnements de clients sont, à l'autre bout de la chaîne, en correspondance avec les approvisionnements par les fournisseurs.
Le schéma ci-dessous représente ce parcours, et sa composante de logistique matérielle, puisque les approvisionnements de clients sont, à l'autre bout de la chaîne, en correspondance avec les approvisionnements par les fournisseurs.
L’exercice peut paraître plus difficile sur d’autres territoires moins
physiques. Pourtant, il reste de même nature. Prenons par exemple des « cycles ».
Le cycle des produits, c’est-à-dire le cycle de vie du concept du produit
(tel modèle d’appareil de tel industriel) : pour le commerçant, il lui
faudra, tout au long de ce cycle, choisir de référencer ou non ce modèle, de
suivre ou non ses évolutions, et sa fin de vie, mais aussi de le commercialiser
vers une cible de clientèle, avec la communication, le « merchandising »
adapté… Là encore il s’agit de « transformer » le produit proposé par
l’industriel, en un produit distribué et décliné dans un contexte de marché. Cet
exemple est intéressant car on s’aperçoit que les saisonnalités, les effets de
mode, de conjoncture qui agitent les marchés sont aussi des entrées de la
transformation. C’est un univers de valeur basé sur 2 cycles.
On pourrait continuer les exemples à l’infini, car ils sont aussi bien dans
la nature, dans la vie sociale, l’économie numérique. Que dire des services non-marchand,
qui, bien qu’ils n’aient pas de valeur (monétaire), ont parfois une valeur
inestimable : ils sont eux aussi joués sur la base de partitions précises,
adaptées aux événements des administrés, des usagers.
Rien n’échappe !
Terminons avec l’exemple de l’évolution des lois suit un cycle extrêmement
précis, avec une transformation complexe par de nombreux acteurs
institutionnels. Et celui de la réglementation internationale, au travers de
normes qui s’imposent progressivement, et impactent fortement les sédiments
applicatifs des entreprises assujetties.
Pourquoi construire des tunneliers gigantesques, sur la foi de cibles
approximatives, alors que le territoire se balise aussi objectivement ?
Tout comme un géomètre qui procède à ses levées topographiques ?
Découpez selon le pointillé, il est tracé !
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